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artiste ou pas.
6 mai 2013

- # 1.1.1

Chapitre premier :
Préambule et querelles
 
 
 
 
Le couple 368 présente des différents évidents bien que totalement incompréhensibles. Leur points de désaccord sont en réalité totalement futiles, insignifiants, voire inutiles. début de la thérapie après que nous ayons décider qu'une séance de couple n'arrangerait rien à la situation dans un premier temps.
 
Séance de psychiatrie individuelle n°1. thérapie du couple 368.

" Bonjour Marcus. Alors, on va voir ce que vous dites de l'autre quand il n'est pas là, d'accord ? Par où on commence ? "
-  Christabelle était une femme si fraîche quand je l'ai connue.
Des robes légères, tout comme ses longues jambes qui s'élançaient tous les matins devant moi. Ce spectacle frivole de gambettes peu farouches m'inspirait quelques vers ces matinées là. Ces matinées où elle marchait à vive allure, l'air joyeux, sans doute vers son travail. Elle passait devant le troquet où je bossais sans jamais me remarquer. Des cheveux longs, interminables. Fins, ils étaient tellement fins. On aurait dit un ruban uniforme de soie dorée qui venait caresser la courbure de ses reins, en rythme avec sa démarche cadencée. Belle ? Ha ha. Non, Christa n'était pas belle. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être attiré. Ses dents blanches. Je l'aurais regardée sous toute les coutures. Elle n'avait pas de gros défaut en réalité. Mais pas de vraie qualité non plus en fait. Peut-être ses cheveux. Ils devaient sentir bon, à l'époque.Ses voilures aussi. Celles de ses robes. Mais avoir bon goût est un minimum. Pas une qualité.
-   Ah, hm... je vois.
-   Ah, Christa. Oui, je le savais déjà, quelle serait ma femme. Que j'allais pouvoir la malmener tous les jours que Dieu allait lui donner. Tous. Du moins, ceux qu'il m'offrirait de pouvoir gâcher. J'allais l'agacer. J'allais la charrier, la taquiner, la décoiffer, critiquer ses vêtements, sa nouvelle couleur de cheveux, et ses sales chaussures, l'insulter, la frapper. Mais qu'avec des roses. Avec de l'amour, de la passion, de la joie, de la légèreté. Puisqu'elle aime tant ça. La légèreté.
-   Vraiment ? C'est peut-être tous ces défauts que vous avez fini par détester ?
-   Non, ça c'est ce que j'aimais. Mais avec le temps, oui, J'allais la détester. J'allais faire en sorte qu'elle me déteste. Puisque c'est ainsi que ça fini, non ? C'est ainsi que ça doit finir. Eh bien oui, nous en étions là. Deux années. 730 jours de pleurs, de crises et de simagrées. Mais surtout, oh oui, surtout, le soucis est ailleurs. La saleté sur le tapis. Vraiment, je pourrais l'étrangler avec les cheveux qu'elle laisse partout. Elle a de la chance que je ne veux pas lui faire de mal. Non, non. En réalité, c'est elle qui m'aime, j'en suis convaincu.
-   Et depuis combien de temps êtes-vous certain que vous, vous ne l'aimez plus ? méditez cette question. Vous restez avec elle après tout."
 
 
 
 
 
 
 
 
" Bonjour Christabelle. Comment ça va aujourd'hui? Alors, allons-y. Je note.
-  Marcus ? je ne le supporte plus. Il travaille sans cesse dans ce café démodé. Plus une seule fin de semaine à nous depuis 3 mois. Que pouvais-je attendre d'un serveur de bar en même temps...? Christa, tu es vraiment trop cruche. Il était pourtant si beau. L'air désabusé, la clope au bec. Les cheveux fous, des bouclettes au vent et déstructurées. Quelques poils au menton, mais beaucoup plus sortant du col de sa chemise. Mal boutonnée. Je n'aimais pas ça déjà à l'époque (Il cultive toujours ce défaut pour m'agacer, je le sais).
-  Pourquoi être restée si longtemps avec quelqu'un qui vous agace ? J'en parle au passé, mais nous sommes ici pour remédier à vos différents.
-  Mais c'est lui le soucis ! Lui qui ne veut plus de moi. Il me désespère avec toutes ses revendications bizarres. ''Met la robe bleue, celle en soie ! Met les chaussures oranges à fleurs !'' Vous me comprenez non ? qui ne sait pas que le bleu ciel ne doit s'assortir en aucun cas de orange ? Mais qui ? Il me rend folle ! Il passe sa main dans mes cheveux à longueur de temps. Je ne le supporte plus, voilà tout.
- Qu'est-ce que vous aimiez chez lui ?
- On parle toujours de Marcus non ? Parce que franchement, je me demande parfois, ce qu'il peut bien y avoir d'attirant ou d'aimable chez mon cher mari. Christa, qu'est-ce que tu peux être cruche ! Te marier à un fanfaron pareil. Et ses bouclettes ! Ses stupides cheveux. S'ils ne me faisaient pas penser à Ulysse le rusé, je crois que... enfin vraiment. Je vous assure. Mais dire que... j'étais vraiment amoureuse vous savez ? Il m'offrait une rose tous les 16 du mois. La première année était presque parfaite. Mis à part le fait qu'on ai du l'opérer 8 fois des cordes vocales (je n'aimais jamais le timbre qu'avait sa voix avant). Tous les 16, mais pourquoi me dites-vous ? Tout simplement car on s'était rencontrés un 16 juin, sur la terrasse du bouiboui où il travaille toujours. Il m'avait offert le diabolo violette et la madeleine et m'avait le soir même invité à manger chez lui. Le soir même. Audacieux non ?
-  Mais, il ne vous offre plus de fleurs ?
-  Non, il les dessine maintenant. Il les photocopie. Il dit qu'elles meurent moins vite. Qu'on peut les garder plus longtemps. En fait, c'est qu'il voulait toujours me frapper, avec une rose, disait-il. Rose ou pas...il me frappait quand même non ?Il voulait donc me preserver en les mettant plutôt sur papier. Le papier, ça ne pique pas. Pas comme les mots ou les épines. Mais après tout, ça n'était qu'une farce. Non, non. l'origine du problème n'est pas celle-là. Plutôt les poils qu'il laisse sur le savon. Je pourrais lui faire bouffer, ce savon. Si seulement je n'avais pas envie qu'il m'aime. Et j'en ai envie. Pourtant je ne l'aime plus.
-   Et depuis combien de temps êtes-vous certaine que vous, vous ne l'aimez plus ? méditez cette question. Vous restez avec lui après tout."
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